mardi 30 avril 2024

Comment 10 doigts suffisent pour une entrée réussie en mathématiques

 

Les objections pleuvent chez celles ou ceux qui rejettent le recours aux doigts pour l’initiation aux mathématiques :

« Il n’y a que 10 doigts, donc on est trop limité. Le meilleur usage des doigts ne change rien à cette limitation.» 

Réponse : « Y a-t-il plus que 10 chiffres ? »

« Tu représentes « 3 » toujours de la même manière. Sur un site, j’ai trouvé 15 manières tout à fait différentes de représenter 3 moyennant les deux mains ! »

Réponse : « Écris-tu le chiffre « 3 » de 15 manières tout à fait différentes ? »

« Il n’y a pas de doigts négatifs ! » 

Réponse : « As-tu déjà vu des chiffres négatifs ? »

Etc., etc.

Celui ou celle qui pend la peine d’examiner ma méthode s’aperçoit rapidement que les Configuration Canoniques des Doigts (CCD), cœur de ma méthode, sont quasi équivalentes aux chiffres. Elles participent de leur pouvoir tout en étant encore bien plus riches qu’eux.

Comme les chiffres, les CCD sont des représentations numériques : le dernier geste représente à lui seul la pluralité. Quand on prend la CCD de 8 (une main/trois doigts) pour désigner la quantité de 8 jetons, on ne prend pas les doigts l’un après l’autre (successivement : ordinal), mais tous d’UN SEUL coup, d’un seul geste (simultanément : cardinal) en se basant sur le dernier élément du comptage.

La CCD de 8 n’est donc pas n’importe quel arrangement de 8 doigts mais un arrangement fixé par un comptage ordonné. Elle est canonique, elle répond à une norme dominante qui résulte de contraintes culturelles et anatomiques.

- On ne compte pas de la même manière dans toutes les sociétés. Exemple : certains baissent les doigts au lieu de les lever, etc., on ne construit donc par partout les CCD de la même manière. 

- Les contraintes anatomiques assurent une certaine universalité. Exemple : on compte partout en respectant l’adjacence,  les CCD sont donc toujours constituées de doigts adjacents, etc.

Mais, et c’est là l’immense avantage des CCD, alors que le chiffre « 8 » n’offre aucune image concrète de ce qu’il est censé signifier, la CCD de 8 est aussi une représentation analogique, une image qui parle. Les 8 doigts issus du comptage restent présents et forment une collection témoin vivante et vécue.

Cet aspect analogique est essentiel : « Sans concepts, il n’y a pas de pensée - et sans analogies, il n’y a pas de concepts », constatent Hofstadter et Sander dans leur étude sur l’analogie.

Ces auteurs se donnent alors comme but de présenter « notre faculté d’analogisation comme la racine de tous nos concepts, comme le mécanisme de leur évocation sélective et, de ce fait, comme le moteur même de la pensée ».

La pratique tend à confirmer que les CCD sont parmi les meilleures, sinon les meilleures analogies ou images mentales servant à la construction et à la compréhension du nombre et des opérations. 

dimanche 28 avril 2024

Trois conditions favorables pour assurer une entrée réussie en maths à TOUS les élèves

 

1. Un matériel accessible à TOUS.

Les doigts remplissent cette condition. Ils sont 

  • à la disposition de tout un chacun
  • toujours à portée de main et prêts à l’usage
  • familiers à chacun (pas de temps d’adaptation à du matériel artificiel)
  • gratuits - Tant pis pour ceux qui veulent tirer un profit financier du matériel scolaire !
  • contre la discrimination entre pauvres et riches - Tant pis pour ceux qui profitent de la distinction entre favorisés et défavorisés.

* On rapporte même le cas d’un enfant né sans avant-bras utilisant ses doigts fantômes pour compter et pour calculer.


2. Un matériel parfaitement adapté à l’entrée en maths

Encore les doigts ! Les liens intimes entre les doigts et les nombres  sont

  • vécus durant des millénaires dans le monde entier
  • dégagés explicitement par des mathématiciens et historiens des mathématiques
  • exploités par des pédagogues soucieux de la réussite de TOUS leurs élèves
  • confirmés,  plus récemment, par des neuroscientifiques (imagerie cérébrale)
  • appliqués spontanément  par les enfants, malgré les mépris ( c’est bébé ) et les interdits.

👉la calculatrice-doigts avec ses Configurations Canoniques des Doigts (CCD), plus riches que les chiffres, est au centre du bon usage des doigts et de l’entrée réussie en maths.

👉 Les nombreux matériels pédagogiques dont on loue les mérites ne sont, malgré la variété de leurs formes et de leurs couleurs, que de piètres copies du matériel original et originaire : les doigts


3. Un matériel dont l’usage peut être perfectionné sans cesse et s’adapter à chaque élève.

  • le matériel (les doigts) est parfait, seul son usage peut et doit toujours être perfectionné
  • chaque perfectionnement coïncide avec un approfondissement de notre compréhension
  • « Le processus de compréhension ne s’arrête jamais. L’un des maîtres mots des mathématiques est “approfondissement” » (Lafforgue, médaillé Fields)
  • un aspect de l’approfondissement est la généralisation menant à des niveaux d'abstraction de plus en plus élevé


🙏 De nombreux témoignages sur les réseaux sociaux attestent de réussites époustouflantes :

  • « En quelques séances d’initiation aux mathématiques par le bon usage des doigts, les progrès sont déjà à souligner »
  • « Cette méthode est vraiment bluffante et je la conseille vivement !!! Je n’ai jamais eu des élèves qui calculent aussi bien… »
  • « Oui, les doigts ! La méthode d’Ewald Velz… Vraiment top ! »
  • « Aucun enfant n’est resté sur le carreau, tous réussissent ce qu’on leur demande. C’est un réel plaisir de les voir se servir de leur calculatrice… » (Allusion à la calculatrice-doigts).
  • « Mes élèves de 1ère année [CP] calculent avec une facilité déconcertante… et tous y arrivent ! Grâce à votre méthode, j’ai moi-même l’impression  de mieux savoir où je vais… »
  • Etc., etc.


Les doigts, « matériel » idéal pour une entrée réussie en mathématiques !

 

Du point de vue pratique :

  • Les doigts sont toujours à portée de main et prêts à l’usage. 
  • Ils ne causent pas de bruits dérangeants et ne tombent pas par terre.
  • Ils ne cassent pas et ne se détériorent pas. 
  • On ne les oublie pas et on ne peut pas les voler. 
  • On ne doit ni les distribuer ni les ramasser. 
  • Ils sont complètement gratuits et ne font pas de distinction entre riches et pauvres

Etc., etc.

Du point de vue fondamental :

L’efficacité époustouflante de la méthode est due aux liens intimes entre les doigts et les nombres.

  • Ces liens, vécus durant des millénaires dans le monde entier, ont été dégagés par des historiens des mathématiques et exploités par des pédagogues.
  • Des neuroscientifiques ont confirmé ces liens, plus récemment, par l’imagerie cérébrale.
  •  Mais ce qui est de loin le plus important pour nous, c’est que la plupart des enfants recourent spontanément aux doigts pour compter. Les nombreux interdits n’y changent rien.
  • Même les adultes d’aujourd’hui se servent encore de leurs doigts pour effectuer certains comptages. Essayez de répondre, sans compter sur vos doigts, à la question « classique » de savoir si Blanche-Neige avait plus ou moins que H nains !

👉Dans un livre de 1930, accueilli avec enthousiasme par Einstein et toujours réédité, un mathématicien affirmait déjà : « C’est à ses dix doigts articulés que l’homme doit son succès en calcul […]. Sans ce dispositif, la technique du nombre de l’homme n’aurait pas pu progresser bien au delà du sens rudimentaire du nombre. »

👉Quelques cultures amazoniennes et aborigènes ne recourent pas à l’usage des doigts. Leur lexique  est alors souvent limité à « un », « deux » et « plus que deux » : leur sens du nombre reste rudimentaire !

Malgré ces constats, l’usage des doigts en mathématiques reste encore interdit dans trop d’écoles.😡

Je suis moi-même parti de l’interdiction de l’usage des doigts, non pas par soumission  à des autorités extérieures, mais par conviction. 

Je trouvais lamentable que les doigts ne servent à trop d’enfants qu’à l’embourbement dans les sables mouvants des comptages un par un et d’un concret toujours plus opaque.

😢Parmi les enfants en difficulté majeure, j’en ai vu qui, à 6 ans et même plus tard, comptent encore un par un les doigts de leur main pour effectuer un « calcul ». Dans la vie quotidienne, ils savent évidemment depuis belle lurette qu’il y a cinq doigts dans une main!

👀Mais l’interdit ne sert à rien. Son respect est incontrôlable. Sa transgression est culpabilisante. Son effet est souvent néfaste. Derrière notre dos, l’enfant utilise ses doigts comme bon lui semble. Il risque ainsi de renforcer un très mauvais usage des doigts.

Il fallait donc trouver un « BON » usage des doigts, accueilli avec enthousiasme par les enfants, et par toute personne soucieuse de leur réussite.