Le nombre est une idée abstraite.
Comment construire concrètement une
idée abstraite ? Comment aider l’enfant à y parvenir sans trop de
difficultés ?
Pour tout chantier de construction
des règles doivent être respectées pour éviter tout accident.
Il faut d’abord définir le
nombre.
Le nombre est communément conçu
comme la synthèse entre l’aspect ordinal (premier, deuxième, troisième,…) et
l’aspect cardinal (un, deux, trois,…).
Pour construire le nombre, opérerons donc DÈS LE DÉBUT la synthèse explicite ordinal-cardinal en utilisant les doigts particulièrement adaptés à cet effet.
« Veut-on indiquer qu’une collection
comporte trois, quatre, sept ou même dix éléments ? On lève ou on replie simultanément
trois, quatre, sept ou dix doigts, et l’on use de ceux-ci comme d’un modèle cardinal. Veut-on compter ces mêmes éléments ? On lève successivement trois, quatre, sept ou dix doigts, et l’on s’en sert
alors comme d’un système ordinal. »
(Georges Ifrah, dans sa célèbre Histoire universelle
des chiffres. L’intelligence des hommes racontée par les nombres et le calcul)
Les liens entre DOIGTS, comptage,
successivement et ordinal ainsi qu’entre DOIGTS, simultanément, cardinal
et calcul (seul le cardinal intervient dans le calcul) sont à la base de ma
méthode et en expliquent l’« efficacité époustouflante » évoquée par
ceux et celles qui l’appliquent.
Je parle de « comptage
cardinalisant » pour souligner le lien direct devant exister entre
l’ordinal (comptage) et le cardinal. Beaucoup d’experts parlent de
dénombrement. Mais ce terme ne fait pas allusion explicitement au lien entre
l’ordinal et le cardinal.
En outre, tout dénombrement n’est
pas un comptage. « Le dénombrement est la détermination du nombre d’éléments
d’un ensemble. Il s’obtient en général par un comptage ou par un calcul de son
cardinal. » (Wikipedia)
Les Configurations Canoniques des
Doigts (CCD) ne sont pas des nombres mais elles les désignent comme les
chiffres, tout en étant bien plus riches que ces derniers.
Les chiffres sont concrets. Ils
désignent les nombres. Mais, il n’y a aucune analogie entre le chiffre 8, par
exemple, et la quantité de 8 objets désignée par le nombre 8 ! Ainsi le
chiffre ne conserve aucune trace tangible du comptage et de l’ordinal. Alors
que la CCD garde cette trace : elle est à la fois une représentation
numérique ET analogique.
Les CCD fournissent, en vertu de
leur caractère analogique, des images mentales solides des nombres, des repères
indispensables pour les modélisations et les calculs, des ancrages faciles à
intérioriser.
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