D’abord, est-il possible de calculer sans calculatrice?
Non, me dit ma
pratique de près de 45 ans !
Nos enfants sont trop
souvent conditionnés à « COMPTER ensemble », puis à bosser les tables
et à les appliquer à la mécanique de ce qu’on appelle « calcul
écrit ». Ils sont enfin délivrés par la calculatrice électronique.
Rares sont alors ceux
qui, plus tard et même encore à l’âge adulte, parviennent à effectuer
mentalement un simple calcul comme 27 + 48 en moins de cinq secondes.
Plus de 99,99% des enfants considèrent la calculatrice électronique comme la première voire unique calculatrice !
Cette calculatrice
n’exige aucune compréhension : si j’appuie, dans le bon ordre, sur les
« images » 2 + 4 =, il en sortira 6, peu importe que ces « images »
soient comprises comme des numéros, des chiffres, des nombres ou simplement
comme des dessins.
La calculatrice électronique
n’apprend pas à l’enfant à calculer et à
maîtriser le système numérique.
Elle ne favorise pas
le développement de la pensée mathématique de l’enfant. Le contraire risque
d’être le cas.
Il en est tout autre de la calculatrice-doigts.
Elle doit être
construite par l’enfant lui-même, avec l’aide de l’adulte.
Sa construction coïncide avec celle du nombre conçu comme synthèse entre l’ordinal (1er, 2e, 3e …doigts levés successivement) et le cardinal (1, 2, 3,… doigts levés simultanément). La vidéo ci-jointe
montre cette construction mieux que je ne
pourrais la décrire.
Les configurations canoniques des doigts (CCD) ainsi constituées sont comme les « chiffres » de cette calculatrice-doigts.
Mais, les CCD sont
bien plus riches que les chiffres indo-arabes puisqu’elles conservent l’aspect
analogique. La CCD de 7, par exemple, est, entre autres, comme le chiffre 7,
une représentation numérique puisqu’on la traite d’un seul coup ET, vu la présence explicite des 7 doigts, une
représentation analogique ou une collection témoin. Les CCD fournissent ainsi
une image (surtout proprioceptive, loin d’être seulement visuelle) des nombres.
Celle ou celui qui a compris cette construction de la calculatrice-doigts comprend son efficacité époustouflante.
« Mes élèves de 1ère année [CP] calculent avec une facilité déconcertante… et tous y arrivent ! Grâce à votre méthode, j’ai moi-même l’impression de mieux savoir où je vais… » (Nathalie)
Le calcul s’effectue
avec une facilité déconcertante ; il n’est plus remplacé par un comptage
laborieux exigeant une concentration prolongée. Cette facilité menant à une
solution correcte et fiable est généralement source de plaisir.
TOUS réussissent :
une méthode n’est excellente que si elle est assez stable et souple à la fois
pour permettre à tous les élèves de réussir.
Enfin, cette méthode
permet à l’enseignant de mieux savoir où il va. Comment pouvez-vous guider les
enfants vers le sommet si vous ne savez que vaguement où il se trouve et si
vous ignorez les meilleurs chemins qui y mènent ?
Un comptage usurpant
la place du calcul embourbe l’enfant dans un concret opaque, obscur et
ennuyeux. Seule la pensée calculatoire éclairée par des images mentales solides
des nombres et des opérations, permet à l’enfant d’accéder à la créativité, à
la mobilité et au plaisir mathématiques.
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