lundi 12 mai 2025

Les bienfaits inattendus de la calculatrice-doigts…

 

D’abord, est-il possible de calculer sans calculatrice?

Non, me dit ma pratique de près de 45 ans !

Nos enfants sont trop souvent conditionnés à « COMPTER ensemble », puis à bosser les tables et à les appliquer à la mécanique de ce qu’on appelle « calcul écrit ». Ils sont enfin délivrés par la calculatrice électronique.

Rares sont alors ceux qui, plus tard et même encore à l’âge adulte, parviennent à effectuer mentalement un simple calcul comme 27 + 48 en moins de cinq secondes.

Plus de 99,99% des enfants considèrent la calculatrice électronique comme la première voire unique calculatrice !

Cette calculatrice n’exige aucune compréhension : si j’appuie, dans le bon ordre, sur les « images » 2 + 4 =, il en sortira 6, peu importe que ces « images » soient comprises comme des numéros, des chiffres, des nombres ou simplement comme des dessins.

La calculatrice électronique n’apprend pas à l’enfant à  calculer et à maîtriser le système numérique.

Elle ne favorise pas le développement de la pensée mathématique de l’enfant. Le contraire risque d’être le cas.

Il en est tout autre de la calculatrice-doigts.

Elle doit être construite par l’enfant lui-même, avec l’aide de l’adulte.

Sa construction coïncide avec celle du nombre  conçu comme synthèse entre l’ordinal (1er, 2e, 3e …doigts levés successivement) et le cardinal (1, 2, 3,… doigts levés simultanément). La vidéo ci-jointe 

montre cette construction mieux que je ne pourrais la décrire.

Les configurations canoniques des doigts (CCD) ainsi constituées sont comme les « chiffres » de cette calculatrice-doigts.

Mais, les CCD sont bien plus riches que les chiffres indo-arabes puisqu’elles conservent l’aspect analogique. La CCD de 7, par exemple, est, entre autres, comme le chiffre 7, une représentation numérique puisqu’on la traite d’un seul coup  ET, vu la présence explicite des 7 doigts, une représentation analogique ou une collection témoin. Les CCD fournissent ainsi une image (surtout proprioceptive, loin d’être seulement visuelle) des nombres.

Celle ou celui qui a compris cette construction de la calculatrice-doigts comprend son efficacité époustouflante. 

« Mes élèves de 1ère année [CP] calculent avec une facilité déconcertante… et tous y arrivent ! Grâce à votre méthode, j’ai moi-même l’impression  de mieux savoir où je vais… » (Nathalie)

Le calcul s’effectue avec une facilité déconcertante ; il n’est plus remplacé par un comptage laborieux exigeant une concentration prolongée. Cette facilité menant à une solution correcte et fiable est généralement source de plaisir.

TOUS réussissent : une méthode n’est excellente que si elle est assez stable et souple à la fois pour permettre à tous les élèves de réussir.

Enfin, cette méthode permet à l’enseignant de mieux savoir où il va. Comment pouvez-vous guider les enfants vers le sommet si vous ne savez que vaguement où il se trouve et si vous ignorez les meilleurs chemins qui y mènent ?

Un comptage usurpant la place du calcul embourbe l’enfant dans un concret opaque, obscur et ennuyeux. Seule la pensée calculatoire éclairée par des images mentales solides des nombres et des opérations, permet à l’enfant d’accéder à la créativité, à la mobilité et au plaisir mathématiques.

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