Voici une vidéo qui répond à la demande de
plusieurs personnes soucieuses d’aider au mieux les enfants afin de leur assurer
une entrée réussie en mathématiques.
Je reprends plus en détails et très
concrètement la construction du nombre conçu comme synthèse entre l’ordinal
(1er, 2e,3e,.. ) et le cardinal (1,2,3,…). Cette construction se fait par le
comptage cardinalisant, comptage qui mène au cardinal qui, lui, est utilisé par
le calcul.
Je montre comment le comptage cardinalisant
peut s’appliquer à tous les éléments, mais tous ces éléments ne conviennent pas
au calcul. « Le matériel pédagogique » qui convient de loin le mieux au calcul,
ce sont les DOIGTS : la calculatrice-doigts construite en même temps que le
nombre par le comptage cardinalisantest
constituée de CCD (Configurations Canoniques des Doigts) qui sont les
équivalents des chiffres indo-arabes, mais bien plus riches qu’eux.
Pour plus de détails on peut consulter les autres
articles de ce blog ou mon livre « Initiation aux mathématiques par le bon
usage des doigts ».
Connaissez-vous des enfants qui ont eu la
chance de bénéficier du bon usage des doigts pour une entrée réussie en
mathématiques ?
Parmi ces enfants, en connaissez-vous UN SEUL qui préfère effectuer 4 + 3 par
le comptage plutôt que par le CALCUL ? Moi pas !
Une fois la construction de la
calculatrice-doigtsterminée, plus aucun comptage ne porte sur les
doigts.
Seuls peuvent encore être comptés les éléments
(ou les jetons les représentant) dont traite le problème à résoudre.
Le comptage-vérification porte sur les
résultats du calcul et permet aux enfants de renforcer leur confiance dans leur
calculatrice-doigts et le calcul.
Les enfants renoncent très vite à ce comptage vu
les nombreux avantages du calcul (rapidité, fiabilité, ..).
Au vu de ces faits, est-il légitime de
conditionner l’enfant au « compter
ensemble » tout en rejetant sciemment le calcul proprement dit.
Prenons un exemple concret figurant sur le
site lea.fr, accessible et vérifiable par tout un chacun et sur lequel je suis
intervenu à deux reprises, en vain.
J’ai signalé les dangers du conditionnement
imposé par les chercheuses universitaires témoignant plus d’une myopie coupable
que d’un véritable esprit scientifique.
Cette myopie risque d’engager les enfants dans
une impasse dont certains ne pourront sortir qu’avec l’aide de spécialistes
avertis.
1. Le « compter ensemble », si efficace
soit-il en maternelles où il est inlassablement renforcé, se révèle être un
piège redoutable au plus tard dès qu’on aborde les nombres à deux chiffres.
2. Pas moins dangereuse est la stratégie « qui
consiste à représenter un opérande sur les doigts d’une main, puis l’autre
opérande sur les doigts de l’autre main, et enfin à recompter tous les doigts
levés ». Ainsi, pour Vivian 7 + 2 =
7 : une main n’ayant que 5 doigts, tout ce qui est supérieur à 5 est
réduit à 5. Vivian est loin d’être la seule victime.
3. « Compter sur les doigts permet aux
élèves de mieux réussir dans la résolution de problèmes arithmétiques chez les
élèves de maternelle ». Est-ce que « 4 + 3 » constitue un « vrai »
problème pour les petits de maternelles ? Les vrais problèmes ne
naissent-ils pas avant les formalismes et ne devraient-ils pas pouvoir être
résolus sans eux avant d’être généralisés par eux ?
4. En conclusion, les études
« scientifiques » tendent à montrer que l’utilisation des doigts telle
qu’imposée aux élèves « améliore significativement leurs performances en
calcul et compréhension du nombre. »Où voit-on une construction et une compréhension du nombre ? Pourquoi
parler de calcul alors qu’il n’est question que de comptage ?
Pourquoi refuser obstinément d’axer la recherche
sur le bon usage des doigts basé à la fois sur plus de 45 ans de pratique
ainsi que sur de nombreuses études scientifiques, apprécié pour son efficacité
époustouflante et exposé dans l’« Initiation aux mathématiques par le bon
usage des doigts » ?
D’abord, est-il
possible de calculer sans calculatrice?
Non, me dit ma
pratique de près de 45 ans !
Nos enfants sont trop
souvent conditionnés à « COMPTER ensemble », puis à bosser les tables
et à les appliquer à la mécanique de ce qu’on appelle « calcul
écrit ». Ils sont enfin délivrés par la calculatrice électronique.
Rares sont alors ceux
qui, plus tard et même encore à l’âge adulte, parviennent à effectuer
mentalement un simple calcul comme 27 + 48 en moins de cinq secondes.
Plus de 99,99% des enfants
considèrent la calculatrice électronique comme la première voire unique calculatrice !
Cette calculatrice
n’exige aucune compréhension : si j’appuie, dans le bon ordre, sur les
« images » 2 + 4 =, il en sortira 6, peu importe que ces « images »
soient comprises comme des numéros, des chiffres, des nombres ou simplement
comme des dessins.
La calculatrice électronique
n’apprend pas à l’enfant à calculer et à
maîtriser le système numérique.
Elle ne favorise pas
le développement de la pensée mathématique de l’enfant. Le contraire risque
d’être le cas.
Il en est tout autre
de la calculatrice-doigts.
Elle doit être
construite par l’enfant lui-même, avec l’aide de l’adulte.
Sa construction
coïncide avec celle du nombreconçu
comme synthèse entre l’ordinal (1er, 2e, 3e
…doigts levés successivement) et le cardinal (1, 2, 3,… doigts levés
simultanément). La vidéo ci-jointe
montre cette construction mieux que je ne
pourrais la décrire.
Les configurations
canoniques des doigts (CCD) ainsi constituées sont comme les
« chiffres » de cette calculatrice-doigts.
Mais, les CCD sont
bien plus riches que les chiffres indo-arabes puisqu’elles conservent l’aspect
analogique. La CCD de 7, par exemple, est, entre autres, comme le chiffre 7,
une représentation numérique puisqu’on la traite d’un seul coupET, vu la présence explicite des 7 doigts, une
représentation analogique ou une collection témoin. Les CCD fournissent ainsi
une image (surtout proprioceptive, loin d’être seulement visuelle) des nombres.
Celle ou celui qui a
compris cette construction de la calculatrice-doigts comprend son efficacité
époustouflante.
« Mes
élèves de 1ère année [CP] calculent avec une facilité déconcertante… et tous y
arrivent ! Grâce à votre méthode, j’ai moi-même l’impressionde mieux savoir où je vais… » (Nathalie)
Le calcul s’effectue
avec une facilité déconcertante ; il n’est plus remplacé par un comptage
laborieux exigeant une concentration prolongée. Cette facilité menant à une
solution correcte et fiable est généralement source de plaisir.
TOUS réussissent :
une méthode n’est excellente que si elle est assez stable et souple à la fois
pour permettre à tous les élèves de réussir.
Enfin, cette méthode
permet à l’enseignant de mieux savoir où il va. Comment pouvez-vous guider les
enfants vers le sommet si vous ne savez que vaguement où il se trouve et si
vous ignorez les meilleurs chemins qui y mènent ?
Un comptage usurpant
la place du calcul embourbe l’enfant dans un concret opaque, obscur et
ennuyeux. Seule la pensée calculatoire éclairée par des images mentales solides
des nombres et des opérations, permet à l’enfant d’accéder à la créativité, à
la mobilité et au plaisir mathématiques.