Combien d'adultes se reconnaissent ?
Cette difficulté prend racine dans une erreur
pédagogique majeure :
conditionner dès le début l’enfant au
comptage-numérotage.
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Expérience troublante : Présentons 5 jetons à un enfant qui sait « compter »
jusqu’à 5 et demandons : « Combien de jetons y a-t-il ? ».
Il compte jusqu’à 5 et s’arrête « sans répondre
».
« Alors combien
de jetons y a-t-il ? » Réponse : il « re-compte ».
Le 5 final ne désigne pas l’ensemble des 5 jetons,
mais n’est que le nom-numéro 5 du denier jeton.
Étape naturelle inévitable du développement, nous
dit-on.
Cependant si l’adulte répond à la place de l’enfant «
TB, il y a bien 5 jetons » ou s’il insiste en disant à l’enfant qu’il n’a pas
besoin de recompter, ce dernier apprend vite à répéter le dernier mot du
comptage sans comprendre.
Réaction à éviter, nous disent certains, car
dangereuse..
Contrairement au nombre, le numéro ne désigne pas une
pluralité et ne permet aucune opération, aucun calcul : la maison n° 8 n’est
pas 8 maisons, n’est pas la somme des maisons n°5 et n° 3… ni le produit
du n° 2 et du n° 4.
Dès que le numéro usurpe la place du nombre, tout se
bloque. D’où l’empêtrement dans une sorte de comptage « mécanique » et rigide,
un par un, qui réussit et se voit renforcé, tant qu’on reste dans les tout
petits nombres.
Bien calculer devient ensuite pour certains synonyme
de compter le plus vite possible, en attendant la délivrance par la mécanique
du « calcul » écrit ou, mieux encore, de la calculatrice.
✨
L'alternative révolutionnaire :
- cessons de partir de notre point de vue d’adulte qui
sous-entend l’ordinal dans son comptage et qui induit ainsi, sans le vouloir,
l’enfant dans le piège du comptage-numérotage ; - introduisons-le explicitement
au comptage cardinalisant et au nombre conçu comme synthèse entre l’ordinal
(1er, 2e, 3e,…) et le cardinal (1, 2, 3,…).
Lors du comptage, on ne peut dire 2 (cardinal) qu’après avoir ajouté une
2e (ordinal « sous entendu ») unité
C’est possible : « Un éléphant qui se balançait » (Les
Comptines de Gabriel) réalise explicitement la synthèse entre l’ordinal et le
cardinal évitant ainsi de piéger
l’enfant par le comptage-numérotage. Mais pareille démarche reste trop
exceptionnelle.
À l’école de
rectifier au plus vite le tir, au lieu de resserrer le piège.
L’« Initiation aux mathématiques par le bon usage des
doigts », montre clairement comment y parvenir.
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